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E. comme Emprise

 

Le fil conducteur de ce site est le commentaire du nom de notre asbl:

 

Prévention, Recherche et Formation: Emprise et Résilience

 

Trois missions, deux thèmes. Le premier thème de PREFER asbl est l'emprise, sur laquelle nous avons édité un certain nombre d'articles dont la liste suit.

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Notre objectif en éditant ces articles est d'apporter au lecteur de notre site qui serait concerné par une des dérives possibles de l'emprise, de premières pistes de réflexion et d'action en amont d'une éventuelle consultation.

  

Comprendre l’emprise: trois degrés de dérive

  

Pour comprendre l’emprise, il est utile de distinguer le lien (ce qui attache et qu’on ne peut décrire) de la relation (ce qu’on peut décrire des interactions et qui n’engage à rien). Freud, dans «Psychologie des foules et analyse du moi» (1921), montre comment l’amour ou l’appartenance à un groupe peuvent aveugler le jugement et favoriser des dynamiques de domination.

  

L’emprise ne devient problématique que si elle dérive. On peut identifier trois degrés de dérive:

  

1. L’indifférence = emprise à sens unique

  

L’un est très attaché, l’autre beaucoup moins. Cette dissymétrie est potentiellement destructrice. Exemples:

→ Le partenaire d’un pervers, instrumentalisé pour satisfaire un fantasme.

→ L’inceste déguisé en lien affectif, où le parent ne tient pas compte de l’intérêt de l’enfant.

→ Le recrutement radical, où l’adepte, une fois désengagé, est brutalement ignoré par celui qu’il admirait.

Cela correspond à une logique d’inclusion (avec son corolaire d’exclusion, où l’appartenance implique l’élimination de la différence.

  

2. La transgression = le lien permet une relation interdite

  

L’emprise débouche sur des actes transgressifs, qui deviennent tolérés, voire valorisés.

→ Dans l’inceste, l’omerta fait de la victime une complice involontaire de son bourreau.

→ Dans les sectes ou les groupes radicalistes, la transgression est source d’euphorie et renforce le lien.

La victime se soumet volontairement à l’initiateur, mais il y a vice de consentement.
Le travail des professionnels consiste à identifier les rôles dans le système d’emprise et à intervenir sans s’y laisser enfermer.

  

3. La perversion = la transgression devient la norme

  

Le troisième degré de dérive de l’emprise correspond à une logique perverse, où la transgression est non seulement acceptée, mais exigée.

→ L’exemple historique du Marquis de Sade illustre cette inversion : pour lui, transgresser l’interdit religieux (par exemple l’interdit de l’inceste) est une obligation militante.

→ On retrouve cette logique dans les groupes jihadistes où le martyre n’est plus un risque, mais une finalité recherchée. Selon Fethi Benslama, cette dérive mène à une lecture littérale du Coran, utilisé comme instrument de terreur : la vie est méprisée au nom de l’idéal partagé.

Il ne s’agit pas de manipulation au sens commun, mais plutôt d’une forme d’escroquerie affective. Un jeune qui se radicalise n’est pas passif : il est partie prenante du processus. C’est pourquoi on ne déradicalise pas quelqu’un de l’extérieur : on peut seulement créer les conditions d’une déradicalisation. Cela implique de travailler avec l’entourage, souvent pris dans des réactions contre-productives, et de repérer des leviers d’action systémique.

  

Quelques articles publiés sur notre site

  

  

L'emprise est une composante génétique du lien propre aux animaux grégaires. Le problème, quand il y en a un, n'est jamais l'emprise en soi, mais sa dérive, dont on peut repérer trois degrés: l'indifférence, la transgression et la perversion. 

  

    

Contrairement à ce qu'un certain nombre de publication grand public laissent entendre, la «perversion narcissique» n'est pas un diagnostic de personnalité, mais un diagnostic relationnel. 

  

  

L'inceste n'est pas seulement un «crime sexuel avec circonstances aggravantes». C'est un triple crime: contre le corps, contre l'enfance et contre la famille.

  

  

Les dérives de l’emprise en milieu institutionnel se manifestent par des relations hiérarchiques (niveau vertical) ou des prises de pouvoir (niveau horizontal) abusives, donc destructrices. La dérive étant très progressive, elle est insidieuse.

  

  

La polarisation sociale désigne la division nette entre un « nous » et un « eux » alimentant des groupes antagonistes. Cette dynamique favorise la discrimination et la radicalisation. Elle est alimentée par des discours simplistes et des idéologies excluantes, renforçant les clivages au sein de la société.

  

  

Le concept de «polarisation» proposé par Bart Brandsma s'applique à beaucoup d'autres exemples que la polarisation des «Blancs» et «Arabes», à commencer par la polarisation des sexes. 

  

  • «Quelques réflexions autour de la pandémie»

    • Information, bruit, rumeur, propagande, complotisme: l'exemple du Covid-19, de Jean-Claude Maes, le 14 avril 2020

    • Le Covid-19: notre modeste état des lieux en cette fin avril 2020, de Jean-Claude Maes, le 27 avril 2020

    • Poids du pouvoir, du savoir et de l'autorité dans le processus décisionnel, de Jean-Claude Maes, le 1er mai 2020

    • Réflexion sur la citoyenneté, de Gabriela Matton Rodriguez, le 22 mai 2020

    • Quatre acceptations différentes de la notion de risque, de Jean-Claude Maes, le 20 décembre 2020

  

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La polarisation vaccinale illustre comment des divergences d'opinions sur la vaccination peuvent diviser la société en groupes opposés, chacun percevant l'autre comme une menace. Ce phénomène est un exemple parmi d’autres de polarisation sociale, où des différences d'opinions deviennent des lignes de fracture profondes.

  

  

Les radicalisations politiques impliquent une adhésion extrême à des idéologies politiques accompagnées d’un rejet de la démocratie et d’un recours potentiel à la violence. Ces processus sont alimentés par des discours populistes et des mouvements extrémistes, créant des divisions profondes au sein de la société.

  

  

Les radicalisations religieuses se manifestent par une interprétation extrême et littéraliste des textes religieux, justifiant des actes violents au nom de la foi. Ces phénomènes sont souvent le résultat d’une manipulation psychologique, exploitant des fragilités individuelles et donnant un sentiment d’appartenance à une cause supérieure.

  

  

Au fil du temps, il nous est apparu que les polémiques entre observateurs qui considèrent le jihadisme comme sectaire ou comme intégriste n'avaient pas lieu d'être, car en réalité il s'agit d'une nébuleuse dont certaines zones sont sectaires, d'autres intégristes, etc. Cette nébuleuse, nous avons essayé de la «cartographier». C'est un outil de diagnostic mais aussi et peut-être surtout un guide de lecture.

  

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Les radicalisations laïques se caractérisent par une interprétation rigide et dogmatique des principes laïques, excluant toute forme de diversité culturelle ou religieuse. Cela peut mener, sous couvert de défendre des valeurs républicaines, à des comportements intolérants et à la marginalisation de certaines populations.

  

Quelques articles de Jean-Claude Maes disponibles sur CAIRN

  

  • «Le langage sectaire», in Cahiers de psychologie clinique 2017/2 (N°49)

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