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Paru en 2020 (Canada) et 2021 (Europe) aux éditions Liber

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1. Le vampirisme, des mythes antiques à l'imaginaire contemporain

Depuis les origines de l’humanité, les hommes ont été fascinés par le sang et la mort. On trouve ainsi dans toutes les civilisations et à toutes les époques de l’Histoire des mythes relatifs à des êtres fantastiques, démons ou divinités, qui viennent la nuit sucer le sang des mortels. La mythologie gréco-latine, fondatrice de la civilisation européenne, est particulièrement riche dans ce domaine particulier.

Le vampire, tel que nous le connaissons aujourd’hui à travers la littérature et le cinéma, est le lointain descendant des stryges et des lamies de l’antiquité gréco-latine. Apparu dans les pays d’Europe occidentale vers le XIe siècle de notre ère, il n’y a pas laissé de traces profondes, car il a émigré, à partir du XIIIe  siècle, vers les pays d’Europe centrale, la Hongrie,  les Balkans, la Roumanie,  la Grèce et les pays slaves, en particulier la Pologne et la Russie où il fait désormais partie intégrante du folklore local. Ce n’est qu’au Siècle des Lumières que l’on a trouvé enfin un terme générique pour le désigner, car il était connu jusque-là sous diverses appellations. C’est également au Siècle des Lumières que l’Europe occidentale, qui avait oublié l’existence des vampires, a redécouvert ces personnages mythiques, au grand dam de Voltaire et des encyclopédistes qui s’indignaient, au nom de la Raison, que l’on ait pu leur apporter un tel intérêt.

Aujourd’hui, personne ne croit plus aux vampires, mais ils sont toujours présents dans notre imaginaire. La littérature fantastique et le cinéma leur ont conféré une vie nouvelle, créant ainsi un mythe des temps modernes. Venus d’un lointain passé, les vampires incarnent, symboliquement, des attitudes et des problèmes de notre monde contemporain, et ce n’est pas le moindre des paradoxes qu’ils aient engendrés.

Auteur: Jean Marigny, professeur émérite de littérature anglaise et américaine de l’Université Stendhal à Grenoble

  

2. Les vikings. Mythe, histoire, historiographie

Après avoir évoqué l'historiographie récente du phénomène viking, en particulier la remise en cause du discours traditionnel sur des "invasions normandes" perçues de manière univoque comme une catastrophe absolue, je voudrais 

1/ d'abord en revenir aux faits, tels qu'ils se sont déroulés entre la fin du VIIIe et le début du XIe siècle (les raids danois sur l'Occident; la colonisation norvégienne dans l'Atlantique nord; l'expansion suédoise le long des fleuves de l'Europe de l'Est);

2/ en expliquer les raisons (ouverture des échanges dans les mers du nord de l'Europe; mutations de la société scandinave) et en apprécier les moyens (les progrès de la batellerie viking);

3/ en évaluer quelques conséquences (notamment en Scandinavie, où les trois grandes royautés désormais christianisées achèvent leur montée en puissance – que ce soit au Danemark, en Norvège ou en Suède).

Auteur: Stéphane Lebecq, historien français spécialiste du haut Moyen Âge, professeur émérite à l'Université Charles-de-Gaulle de Lille, auteur entre autres de "Hommes, mers et terres du Nord au début du Moyen Age. Volume 1. Peuples, cultures, territoires" et "Volume 2. Centres, communications, échanges" (Septentrion , 2011).

  

3. Who are the Britons? La légende arthurienne et la quête d'une identité britannique

L'histoire du roi Arthur et de ses chevaliers est une aventure au long cours. Depuis le IXe siècle au moins, un grand nombre d'artistes ont puisé à ce réservoir de récits, de mythes et de personnages qui constitue la "matière de Bretagne": il n'existe donc pas de version canonique de la légende, et chaque nouveau contributeur poursuit ses propres objectifs, utilisant et retravaillant à sa guise les schémas narratifs développés par ses prédécesseurs. La matière arthurienne véhicule donc des messages, des valeurs et des idéologies très variés: elle nous parle de la fidélité et de la trahison, de la chevalerie et du pouvoir royal, de la foi dans le Dieu chrétien et d'autres rapports au surnaturel. Au cours de cette conférence, nous analyserons plus précisément cinq moments-clés du développement de la légende arthurienne, qui illustrent tous la façon dont le mythe arthurien a tenté, depuis le haut Moyen Âge jusqu'à notre époque, de répondre à la question épineuse des identités collectives – affrontées ou conjuguées – des nations d'outre-Manche.

Auteur: Alban Gautier, ancien élève de l’École Normale Supérieure, agrégé et docteur en histoire, professeur d’histoire médiévale à l’Université de Caen Normandie. Ses travaux portent sur l’histoire de l’Angleterre et de l’Europe du Nord dans les premiers siècles du Moyen Âge. Il a plus particulièrement travaillé sur l’histoire de l’alimentation, l’histoire des pouvoirs et l’histoire des relations entre païens et chrétiens dans cette période. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, spécialisés ou à destination du grand public cultivé, en particulier Le festin dans l’Angleterre anglo-saxonne (Presses universitaires de Rennes, 2006), Arthur (Ellipses, 2007), Alimentations médiévales, Ve-XVIe siècle (Ellipses, 2009) et Beowulf au paradis. Figures de bons païens dans l’Europe du Nord au haut Moyen Âge (Éditions de la Sorbonne, 2017). Son cycle de quatre conférences enregistrées sur CD, intitulé Le roi Arthur: figure historique ou légendaire?, est paru en 2018 aux Éditions Frémeaux.

  

4. Les mythes amoureux et l'image du couple

Depuis l’antiquité, des dieux et surtout des déesses ont présidé à l’amour et au mariage. Mais pas toujours les mêmes. Comment concilier les intérêts de Vénus et ceux de Junon? La réponse a souvent appartenu aux mythes, qui généralisent les comportements humains et servent par la suite de modèles: l’androgyne originel de Platon, Philémon et Baucis, Tristan et Yseult, Roméo et Juliette, c’est à travers eux que se fixe la réflexion sur la constitution du couple et ses liens conflictuels ou non, avec l’institution matrimoniale, amour immédiat, amour conjugal, fatalité de l’amour, mariage clandestin, etc. Chaque époque a dès lors créé ses propres mythes à travers des personnages fictifs (Mme Bovary) ou réels (John Lennon et Yoko Ono) selon ses conceptions de l’amour.

Auteur: Jean-Claude Bologne. Philologue de formation, il a étudié l’histoire des liens amoureux ou conjugaux à travers plusieurs livres (Histoire du mariage, Histoire du couple, Histoire du coup de foudre, Histoire du sentiment amoureux).

  

5. Hamlet et ses fantômes: l’invention de l’intériorité

Hamlet, c'est d'abord une pièce de théâtre, sans doute la plus jouée de Shakespeare. C'est "Être ou ne pas être: telle est la question", "Il y a quelque chose de pourri au Royaume de Danemark", ou encore "Il y a plus de choses dans le ciel et sur la terre que n'en peut rêver votre philosophie". C'est aussi, on pourrait l'oublier, une histoire de fantômes. Mais c'est peut-être surtout l'acte de naissance de l'intériorité, l'aparté devenant soudain, pour la première fois de l'histoire du théâtre, un véritable monologue intérieur. Shakespeare avait déjà fabriqué un mythe avec Roméo et Juliette, mais que dire de Hamlet? Nous essaierons de rester au plus près du texte de ce grand chef-d'oeuvre en l'analysant sous plusieurs angles tous strictement narratifs. 

Auteur: Jean-Claude Maes est psychologue, psychothérapeute adultes-couples-familles et président de SOS-Sectes, mais dans ce cadre-ci il s'exprimera en tant que sémioticien. Il est l'auteur de nombreux articles et ouvrages, dont un de sémiotique, et a défendu le 6 septembre 2017 une thèse de doctorat en Sciences de l'Information et de la Communication sur le thème: Sémiotique du lien amoureux à travers l’œuvre de Shakespeare.

   

6. Don Juan et ses doubles aux XXe et XXIe siècles: modes de persistance et d’évolution d’un mythe

Né au XVIIe siècle sous la plume du moine espagnol Tirso de Molina, dans l’Espagne des Rois Catholiques, le mythe de Don Juan semble tributaire de son contexte d’apparition: dans une société qui cherche à instaurer la monogamie comme règle et qui place l’honneur dans la vertu des femmes, le châtiment donjuanesque revêt une portée exemplaire et dissuade la jeunesse noble de s’abandonner aux plaisirs de la chair. Comment le mythe peut-il alors survivre à notre époque, dans une société laïcisée marquée par la libération sexuelle et l’émancipation des femmes? Lorsqu’il n’a plus de normes à transgresser, Don Juan perd-il sa dimension mythique?

Une étude des réécritures  donjuanesques contemporaines nous permettra de montrer comment le mythe survit aux évolutions socio-historiques et comment il se nourrit de ses nombreuses reprises, qu’elles soient littéraires ou cinématographiques, fidèles ou fantaisistes, respectueuses ou parodiques…  Mais la vitalité du mythe donjuanesque réside aussi dans sa capacité à absorber l’abondant discours critique dont il est l’objet : les hypothèses de la psychanalyse sur la sexualité du mythique séducteur ou sur la question du double et de la dualité sont ainsi une source importante d’inspiration pour les auteurs contemporains, qui, à leur tour, alimentent de nouvelles tentatives d’interprétation. Ce processus, qui illustre à merveille la palingénésie des mythes, est un axe d’autant plus intéressant qu’il invite à considérer la façon dont le donjuanisme a pu être analysé sous l’angle de la déviance et même de la pathologie.

Autre enjeu important, la question de la place des femmes dans le scénario mythique retiendra également notre attention. Comment Don Juan réagit-il lorsque les personnages féminins sortent de leur position de passivité et assument leurs désirs? La Don Juane, homologue féminin de Don Juan, est-elle une possibilité d’évolution pour le mythe et, le cas échéant, quels sont les enjeux de cette féminisation? La rencontre du mythe donjuanesque et des gender studies s’avère particulièrement riche, comme nous espérons avoir l’occasion de le démontrer.

Auteur: Aurélia Gournay, agrégée de Lettres Modernes et docteure en Littérature Générale et Comparée. Elle enseigne à la Sorbonne Nouvelle, au sein de l’UFR Arts et Médias. Sa Thèse sur les réécritures contemporaines du mythe de Don Juan a été prolongée par plusieurs articles et communications, notamment sur la question du double et l’apport de la psychanalyse au mythe donjuanesque, l’influence du cinéma ou encore les enjeux de la féminisation du scénario mythique et sa relecture à la lumière des gender studies. Elle travaille désormais sur des questions liées aux notions d’intermédialité et d’hybridité, notamment dans les réécritures des mythes mais aussi sur d’autres corpus (théâtre contemporain, séries télévisées, etc.).

  

7. Don Quichotte, du texte au mythe

Best-seller de l’édition, Don Quichotte aurait, dit-on, atteint le record absolu des tirages. Mais il faut bien le constater, bon nombre de ceux qui savent qui est l’ingénieux hidalgo et reconnaissent d’emblée sa silhouette, ignorent tout ou presque de ses aventures, hormis son combat contre les moulins à vent.

Dès 1605, date de publication de la première des deux parties du chef-d’œuvre de Cervantès, son succès s’affirme à travers rééditions et traductions, mais ce sont d’abord les ballets et les mascarades qui popularisent la figure d’un chevalier ridicule. Celui-ci est alors vu comme un extravagant dont la cervelle a été dérangée par ses lectures. Au Siècle des Lumières, une perception nouvelle se fait jour, à partir de l’idée qui veut que nous nous reconnaissions plus d’une fois en lui, pour peu que nous ayons connu des illusions analogues et éprouvé les mêmes souffrances. Avec le triomphe du romantisme, son errance va devenir une odyssée symbolique, chargée d’une portée transcendante, qui donne un nouvel élan à l’inspiration des peintres et des illustrateurs. À la faveur de ce virage, il est perçu comme un être qui, loin de se contenter de vivre dans un univers de fictions, défend son idéal à ses risques et périls, dans une affirmation de sa liberté.

Le XXème siècle inaugure une nouvelle étape et précise ce qui avait retenu l’attention de quelques grands romanciers du siècle précédent, tels que Dickens, Flaubert, Dostoïevski ou Melville: l’ambiguïté foncière d’une aventure à la fois démentie par la réalité et sous-tendue par elle. Au fil de son déroulement se dessine une nouvelle configuration de celui qui en est le héros, ce lecteur impénitent qui, à son détriment, met à l’épreuve la vérité des livres. Ainsi, au terme des quatre siècles qui nous séparent de sa naissance, Don Quichotte transcende les multiples interprétations qui ont été données de lui. En pénétrant l'imaginaire universel de manière durable, exploitant à la fois le contenu manifeste de son époque et son contenu latent, il souscrit aux deux conditions de la vie mythique.

Auteur: Jean Canavaggio, professeur émérite de littérature espagnole de l'Université de Paris Nanterre et ancien directeur de la Casa Velazquez à Madrid (1996-2001). Il a dirigé les œuvres romanesques de Cervantès dans La Pléiade et est l'auteur de Don Quichotte, du livre au mythe: quatre siècles d'errance (Fayard, 2005).

  

8. La Fable des Abeilles ou l'exploitation de son prochain comme fondement de la civilisation

(Argument à venir)

Auteur: Dany-Robert Dufour, philosophe français contemporain, professeur de philosophie de l'éducation à l’université Paris-VIII jusqu'à 2015, ancien directeur de programme au Collège international de philosophie de 2004 à 2010 et ancien résident à l'Institut d'études avancées de Nantes en 2010-2011.

  

9. Frankenstein ou le mythe de la création

(Argument à venir)

Auteur: Alain Morvan, ancien recteur d'académie, professeur émérite à l'Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris 3), auteur entre autres de Mary Shelley et Frankenstein: itinéraires romanesques (PUF, 2006), et directeur de Frankenstein et autres romans gothiques dans la prestigieuse collection Bibliothèque de la Pléiade (Gallimard, 2014).

  

10. La figure du Double en Europe occidentale

(Argument à venir)

Auteur: Jean-Claude Maes

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