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La résilience

  

Dans le sens commun, le terme «résilience» renvoie à la capacité de surmonter une difficulté de vie. Pour autant, la simplification de ce terme ne rend pas compte de sa complexité. Nombreux sont les scientifiques du domaine des sciences sociales à s’y être attardés. En science physique, la résilience renvoie à la capacité des matériaux à revenir à leur forme initiale suite à une pression ou à un choc. Cette faculté d’adaptation a suscité, dans un premier temps, un grand intérêt auprès des Anglo-saxons, et ce n’est que bien plus tard que la résilience a intéressé les professionnels francophones.

   

La Fondation pour l’Enfance, située à Paris, définit la résilience comme la capacité d’une personne ou d’un groupe à se développer correctement et à continuer à se projeter dans l’avenir, en présence d’événements déstabilisants, de conditions de vie difficiles, de traumatismes parfois sévères. Cette définition précise deux composantes essentielles de la résilience: d’une part, une faculté de résistance face à tout événement stressant destructeur ou non et d’autre part, une faculté de bâtir un nouveau vécu (Manciaux, 2001).

   

Aborder le concept de résilience implique de s’ouvrir à un potentiel positif à partir des ressources du sujet. Ce qui signifie que ce mécanisme n’est pas prédéterminé en soi, mais qu’il fait partie d’une capacité qui s’acquiert au travers d’un processus dynamique et spécifique à chaque personne. Cette variabilité dépend de façon très précise de l’histoire, du contexte de vie et de la culture de la personne (Cyrulnik, 1999).

   

Pour Boris Cyrulnik, faire preuve de résilience ne garantit pas le bonheur mais y contribue fortement, car surmonter un ou plusieurs événements difficiles au cours d’une vie permet au sujet de poser un regard positif sur lui-même, sur son existence et sur le monde qui l’entoure. Parallèlement, Michel Delage présente le résilient comme un sujet qui «demeure sensible à la beauté malgré l’enfer de la souffrance, cette beauté du monde dont il trouve la trace en lui, jusqu’au plus profond, le ramenant à cette époque où elle était entretenue, amplifiée dans la relation primaire» (Delage, 2004, p. 341).

   

Enfin, si la résilience est un phénomène intrinsèque à tout individu, il est cependant important de préciser le rôle majeur que peuvent jouer les intervenants psycho-sociaux. La parole, le regard, les gestes «bienveillants» contribuent à valoriser, à soigner, à soutenir et à renforcer l’image positive de la personne en souffrance. Cette approche favorise l’émergence d’un processus interne qui permet progressivement au sujet d’acquérir un nouveau regard sur son existence.

   

© Amal Toufik, le 4 octobre 2019

    

Autres articles autour du thème de la résilience

  

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Quelques articles de Jean-Claude Maes consacrés au traumatisme, disponibles sur CAIRN

  • «La famille face à la radicalisation d’un de ses membres», in Cahiers critiques de thérapie familiale et de pratiques de réseaux 2019/2 (N°63)

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